Fin de vie : l'Eglise catholique s'inquiète de voir "les verrous sauter"

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L'Eglise catholique a dit son inquiétude mercredi face à l'évolution du projet de loi sur la fin de vie, estimant que les "verrous" ont "sauté" après le passage en commission parlementaire.

"Tout ce que nous avons malheureusement annoncé s'est passé sous nos yeux, sachant qu'on n'a pas encore commencé le débat à l'Assemblée", a affirmé lors d'une conférence de presse diffusée depuis Rome l'archevêque de Tours Vincent Jordy, en déplorant qu'"on est plus le pied sur l'accélérateur que sur le frein".

Le texte a été approuvé dans la nuit de vendredi à samedi par les députés en commission. Parmi les changements apportés, le critère du "pronostic vital engagé à court ou moyen terme" a été remplacé par une notion d'affection "en phase avancée ou terminale".

"Nous avions dit qu'il y aurait des verrous qui sauteraient très vite, le Président de la République avait dit 'le cadrage est précis', mais quasiment tout a sauté", a ajouté Mgr Jordy, également vice-président de la Conférence des évêques de France (CEF), en mettant en garde contre des "dérives qui s'annoncent".

Lundi déjà, un collectif d'organisations soignantes opposées au texte avait estimé que "la boîte de Pandore est ouverte".

"En moins de cinq jours, les députés de la commission spéciale ont davantage élargi l’accès à la mort provoquée que ne l’ont fait les deux pays les plus permissifs sur l’aide à mourir", affirmaient dans un communiqué ces organisations, déplorant que l'euthanasie devienne "un choix et non une exception" et que "de nombreux amendements permettent de faciliter la procédure".

La présidente de la commission spéciale Agnès Firmin-Le Bodo a elle répété dans L'Opinion mercredi qu'à son avis, "l'équilibre d'origine" du texte "a été rompu", et promis qu'elle "participerai(t) au rétablissement des cinq critères d’origine, des verrous" selon elle "primordiaux".

Le président de la CEF Eric de Moulins-Beaufort est resté prudent face à ces déclarations: "quelle fermeté le gouvernement aura-t-il, on va le voir", a-t-il affirmé lors de la conférence de presse.

Interrogé sur les moyens d'action de l'Eglise, il s'est dit "pas sûr que la manifestation soit le moyen que nous privilégions sur un sujet pareil". 

Selon lui l'opinion catholique a été "longue à se mobiliser sur le sujet. Mais pas mal de gens nous ont parlé de ce projet de loi avec beaucoup d'inquiétude, ce qui ne se produisait pas il y a trois mois".

Le texte sera examiné à partir du 27 mai dans l'hémicycle.

La Rédaction (avec AFP)

Crédit image : Shutterstock / Karrrtinki

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